J’avais déjà évoqué dans des post
précédents les films angoissants, oppressants, voir même terrifiants comme Arlington Road (cassette 141), Copycat (cassette 109) ou Scream (cassette 123). Et là, au hasard
des enregistrements, cette cassette 143 contient 100% de films (soit 2…) satisfaisant
à ces descriptifs.
Alors non, je ne suis pas
forcément un habitué du cinéma d’horreur (ces films n’en font pas partie de mon
point de vue), mais une petite angoisse de temps en temps histoire de faire
monter l’adrénaline n’est pas pour me déplaire.
Norman et Claire Spencer habitent
depuis peu dans une grande maison dans le Vermont. Leur fille, Caitlin, est
partie faire ses études à l'Université. Norman est un célèbre scientifique qui
fait beaucoup de recherches et de conférences. Peu avant leur déménagement,
Claire a subi un accident qui lui provoque des troubles de la mémoire. Quand
Claire est seule à la maison, des mystérieux événements se produisent. Claire
croit d'abord que leur voisin, Warren, a tué sa femme, Mary, et que cette
dernière vient la hanter. Mais Warren lui présente sa femme. Claire est-elle
devenue folle ?
Ce film est réalisé par Robert
Zemeckis, bien connu pour Retour vers le
futur (1985) et Qui veut la peau de
Roger Rabbit ? (1988), films familiaux, grand public avec un humour
bien servi. Tout l’inverse du présent film basé sur un scénario de Clark Gregg
(le Phil Coulson, agent du SHIELD, dans plusieurs films de l'univers Marvel),
son premier, et d'après une histoire qu’il a écrit avec Sarah Kernochan. Le
film est produit par DreamWorks SKG, 20th Century Fox et ImageMovers, ce
dernier étant fondé par Robert Zemeckis en 1997 et Apparences est son premier film.
Monsieur et madame Spencer sont
interprétés par Harrison Ford et Michelle Pfeiffer. Ils sont secondés par Joe
Morton, le Dr Miles Bennett Dyson dans Terminator
2 : Le Jugement dernier (1991). A
noter que Harrison Ford et Michelle Pfeiffer étaient les premiers et
uniques choix de Robert Zemeckis pour les rôles principaux. Heureusement qu’ils
ont accepté ! Le tournage s'est déroulé du 23 août 1999 à décembre
1999 : le tournage d'un autre film de Robert Zemeckis, Seul au monde (2000), était alors en
pause pendant un an pour permettre à son acteur principal, Tom Hanks, de perdre
du poids et de se laisser pousser la barbe.
Même si ce n’est pas un film
culte, il est quand même assez sympa et surtout, Harrison Ford est à
contre-emploi par rapport à ses rôles habituels. Rien que pour ce dernier
point, il est intéressant à voir.
De plus, l’ambiance du film monte
crescendo et la maison dans laquelle se déroule l’histoire semble évoluer, un
peu comme dans Shining (1980). Le
chef décorateur, Rick Carter, a déclaré que la résidence Spencer est, à
première vue, la maison parfaite d'un couple parfait, mais au fil de
l'histoire, elle revêt un aspect de plus en plus inquiétant : chaque
détail a été longuement peaufiné. Par exemple, une nuance précise de bleu a été
utilisée, plaisante et lumineuse mais qui pouvait aussi générer l'angoisse sous
certains éclairages.
Un psychopathe connu sous le nom
de Buffalo Bill sème la terreur dans le Middle West en kidnappant et en
assassinant de jeunes femmes. Clarice Starling, une jeune agent du FBI, est
chargée d'interroger l'ex-psychiatre Hannibal Lecter. Psychopathe
redoutablement intelligent et porté sur le cannibalisme, Lecter est capable de
lui fournir des informations concernant Buffalo Bill ainsi que son portrait
psychologique. Mais il n'accepte de l'aider qu'en échange d'informations sur la
vie privée de la jeune femme. Entre eux s'établit un lien de fascination et de
répulsion.
Ce film est adapté du livre
éponyme de Thomas Harris, second tome de sa tétralogie sur Hannibal Lecter, qui
s'inspira de trois tueurs en série : Ted Bundy, Gary Heidnick et Ed Gein pour
créer le personnage de Buffalo Bill. Le scénario est de Ted Tally et la réalisation
est de Jonathan Demme. C'est l'acteur Gene Hackman qui détenait les droits du
film et qui désirait diriger et jouer dans le film, mais il changea d'avis
après la première lecture du scénario de Ted Tally qu'il considéra comme trop
violent.
Par contre, Jodie Foster, Anthony
Hopkins et Scott Glenn jouent dans le film et ont eu raison. Ce film est, avec New York-Miami (1934) et Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975),
le seul à avoir obtenu la quinte majeure aux Oscars : meilleur film,
meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice et meilleur scénario
adapté. Oscar du meilleur acte décerné à Anthony Hopkins alors qu'il n'apparaît
que seize minutes dans le film (rôle le plus court dans l'histoire de cette
catégorie) !
Ce film est un classique
incontournable, faisant même partie du National Film Registry (archive de films
conservés à la Bibliothèque du Congrès). Il faut néanmoins avoir le cœur bien
accroché pour le voir même s’il n’est pas gore mais l’ambiance qui règne est
très lourde. Les 5 Oscars sont largement justifiés même si la seule incohérence
du film, selon les agents du FBI dépêchés auprès de la production, réside dans
le fait qu'une stagiaire (Starling) se retrouve sur une mission aussi délicate
et dangereuse.