En 1994-95, les adaptations de comics au cinéma n’étaient
pas aussi prolifiques que de nos jours. Il y a bien eu quelques réussites comme
Batman et Superman, mondialement connus, mais plusieurs flops ont dû refroidir
les producteurs, je vous en cite en vrac : Howard... une nouvelle race de héros (1986) (l'un des plus grands
échecs commerciaux de l'histoire du cinéma et de George Lucas qui fut obligé de
vendre à Steve Jobs, bien en dessous du prix du marché, sa nouvelle division
spécialisée en animation d'images de synthèse, qui deviendra par la suite les
fameux Pixar Animation Studios), Les
Quatre Fantastiques (1994) (jamais sorti en salles), Captain America (1990) (film américano-yougoslave directement en
vidéo dans plusieurs pays et classé 48e pire film de tous les temps), Punisher (1989) (avec Dolph Lundgren).
Les deux films de cette VHS 94 sortent donc quand même au
cinéma dans un environnement pas forcément favorable et gagné d’avance…
Après une apocalypse nucléaire, en 2139, la civilisation
survit dans de gigantesques cités. Du haut, les quartiers favorisés, jusqu'au
bas où la misère demeure et où, pour maintenir l'ordre, les juges patrouillent
sur de puissantes motos volantes. Ils sont à la fois policiers, juges et
bourreaux. Parmi eux, le Juge Dredd. Accusé du meurtre d'un journaliste, le
Juge Dredd, doit prouver son innocence avec l'aide de sa coéquipière le Juge
Hershey et d’un petit truand Herman Ferguson.
Alors aux manettes de ce blockbuster, on a Danny Cannon. Vous
ne connaissez pas, moi non plus mais ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’a
réalisé que 6 films avec celui-ci entre 1990 et 2005. 6, c’est aussi le nombre
de scénaristes ayant travaillés sur ce film : Danny Cannon (himself), John
Wagner et Carlos Ezquerra (personnages), Michael De Luca (histoire), William
Wisher Jr. (histoire et screenplay) et enfin Steven E. de Souza (screenplay).
Et tout ce petit monde a travaillé d’arrachepied pour porter au mieux ce comics
à l’écran et donner un rôle sur mesure à Sylvester Stallone, Armand Assante, Rob
Schneider et Diane Lane.
Les costumes du film ont même été réalisés par Gianni
Versace ce qui vaudra au film d’être nommé au Saturn Awards pour les meilleurs
costumes (et aussi meilleur maquillage, meilleur film de science-fiction et
meilleurs effets spéciaux par l'Académie de films Science-Fiction, d'Horreur et
de Fantaisie).
Malheureusement pour ce film, tous ces ingrédients ne
suffisent pas à en faire un bon film : l'intérêt retombe tel un soufflé après la scène d’introduction
avec ses « Visée auto-guidée, turbo-sulfateuse. » et autre « Laisse-moi
deviner, la vie ? – La mort ». Tout semble trop : trop
caricatural, trop mal joué, trop pas de scénario. A tel point que Sylvester
Stallone fut nommé aux Golden Raspberry Award en tant que pire acteur pour sa
performance dans ce film (et dans Assassins (1995) soit dit en passant). Ce film ne
fut pas bien accueilli (et pour sûr) et est considéré comme un flop outre
Atlantique avec seulement $34.7 millions générés. Dommage que le publique n’ait
pas adhéré à la tonne de punchlines marrantes du film dont vous trouverez
quelques extraits ici.
Mais laissons le(s) mot(s) de la fin à John Wagner, le créateur du
comics : interviewé par le magazine Empire en 2012 qui dit que l’histoire
n’a rien à voir avec Judge Dredd et que Judge Dredd n’est pas réellement Judge
Dredd. Dans une autre interview, accordée à Total Film il dit que le film essaie d’en
faire trop (je suis vraiment d’accord avec lui) et qu’il raconte la mauvaise
histoire.
Eric Draven est un jeune guitariste de rock qui file le
parfait amour avec sa compagne, une jeune femme d’une beauté éblouissante. Lors
d’une nuit diabolique, à l’heure où les bandes arpentent les rues obscures de
Detroit pour y perpétrer meurtres et larcins, Eric et Shelly sont agressés chez
eux par un gang de criminels conduit par le terrifiant Top Dollar. Eric assiste
au viol et meurtre de sa fiancée avant d’être exécuté à son tour. Un an après
leur mort, un mysterieux corbeau apparaît sur la tombe d’Eric. Comme protégé
par l’étrange volatile, Eric se relève de sa tombe pour assouvir sa vengeance…
Un grand film sombre à la photo très réussie réalisé par
Alex Proyas et avec Brandon Lee, Ernie Hudson et Michael Wincott. Ce film est
une réussite : il est considéré comme un sleeper hit et est devenu culte pour toute une génération. Hollywood a même généré plusieurs
suites (bientôt une cinquième).
Mais le succès du film est également dû à la mort de Brandon
Lee. En effet, le 31 mars 1993, Brandon Lee tourne la scène où son personnage
se fait abattre par Michael Massee et s’écroule après le tir : Brandon décède,
tout comme son père, alors qu'il gravissait les échelons de la gloire et sa
mort devient sujette à controverse.
En tout cas, j’ai beaucoup aimé ce film malgré sa noirceur,
et particulièrement la prestation de Brandon Lee. Je trouvais cet acteur assez bon et je garde un bon
souvenir de ces 2 films précédents : Dans les griffes du Dragon rouge (1991)
et Rapid Fire (1995).
N'était-ce pas dans JudgeDredd que les balles étaient marquées par l'ADN du tireur au moment où elle sortaient du canon ?
RépondreSupprimerTrès bonne mémoire à moins qu'un visionnage récent sur la TNT n'y ait aidé :) Pour tout dire, le pacificateur des juges laisse une trace ADN sur les balles. Dredd est donc déclaré coupable d'avoir tué un journaliste.
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