lundi 12 octobre 2015

Demolition Man (1993)

Les années 1980/1990 sont marquées par les action men au cinéma et les deux plus célèbres sont Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone. Au début cette seconde décennie, Stallone souhaitant s'arracher au carcan des personnages de Rocky et de Rambo, essaye (pour marcher sur les traces de son rival et ami Arnold) de percer dans la comédie, mais sans succès, avec L'embrouille est dans le sac (1991) et Arrête ou ma mère va tirer ! (1992). Ayant retenu la leçon de ses échecs, il décide alors de revenir au cinéma d'action avec entre autre le film de cette cassette 53.




En voulant arrêter en 1996 le psychopathe Simon Phoenix, le sergent John Spartan se rend coupable d'homicide par imprudence et est condamné à l'hibernation, tout comme Phoenix. Ce dernier s'évade en 2032 et se révèle trop fort pour une civilisation où le crime a disparu. Seule chance de l'arrêter : un flic des années 1990... John Spartan.


La réalisation est de Marco Brambilla. Cet italien a commencé par réaliser des publicités avant de faire ce premier long-métrage. Il n’a à ce jour que 3 autres films en tant que réalisateur. Pour le scénario, encore un travail collectif de différents intervenants : Peter M. Lenkov, Robert Reneau et Daniel Waters. Par contre, comme on peut le deviner à la bande annonce, ce film est gros blockbuster américain produit par Warner Bros. et Silver Pictures qui doit forcément vous parler, cette société ayant produit les 4 films L'Arme fatale, les 3 Matrix ainsi que 2 films pour chacune des séries Die Hard, Predator et Sherlock Holmes.
Les personnages principaux sont interprétés par Sylvester Stallone, Wesley Snipes et Sandra Bullock (1 an avant Speed). Si vous êtes curieux, Wikipédia nous raconte que nous avons failli trouver Steven Seagal et Jean-Claude Van Damme (voir Jackie Chan) en tête d’affiche.

J’ai trouvé ce film suffisamment bon pour acheter la VHS après l’avoir vu au cinéma. Comment dire ? C’est un film futuriste (ou d’anticipation) dans lequel tout ce qui fait le fonds de commerce des films américains des années 90 est interdit comme la vulgarité, la violence, les armes létales ou le sexe. Bon, ça c’est le monde tel qu’il était et devrait être sans compter sur nos deux mister freeze. Il y a même des distributeurs automatiques de contraventions en cas d’écart de langage : « John Spartan, vous avez une amende d’un crédit pour infraction au code de moralité du langage ». Les contacts physiques, quels qu’ils soient, sont prohibés et c’est un peu le monde des Bisounours : « Paix et félicité ». Par contre, certains véhicules existaient vraiment au stade du prototype en 1993, General Motors les ayant généreusement prêtés.
Je trouve que ce film a plusieurs lectures, de l’humour au premier et second degré et de la baston très années 90. Il n’est pas forcément culte mais la vision du monde est intéressante.
On trouve même une anticipation sur le devenir d’Arnold Schwarzenegger à une époque où il ne briguait même pas un poste de gouverneur :
- La fondation Schwarzenegger ?
- Oui, la fondation du président Schwarzenegger. Ce n’était pas un acteur quand vous...
- Me dites pas qu’il a été président ?
- Si. N’étant pas natif du pays il n’aurait pas dû l’être mais sa popularité était telle qu’un 61ème amendement a été voté...
- Ah, je veux pas le savoir... Pfff... Président...
Cette réplique est à mettre en parallèle au clin d’œil d’Arnold dans Last Action Hero (1993) quand Danny découvre horrifié que le héros de Terminator 2 est Sylvester Stallone et que le personnage d’Arnold rajoute : « Qu'est-ce que tu racontes? C'est son meilleur film ! Il n'a jamais été aussi bon... ».

Denier détail amusant, pour montrer le décalage, présent-futur : les fameux trois coquillages qui servent à… à… à se nettoyer après être passé aux toilettes. L’explication de texte est désormais connue même si le fonctionnement ne l’est toujours pas.

Sinon, contrairement au post précédent, c’est le film qui a été adapté en une série de 4 comics publiés par DC Comics à partir de novembre 1993.
C'est d'ailleurs en 1993 que les producteurs ont demandé à Sting de réenregistrer la chanson du groupe Police Demolition Man (1981) que l'on peut entendre pendant le générique de fin.
Il faut savoir que malheureusement, ce film est un plagiat de la nouvelle Holtak harca (Fight of the Dead) de l’auteur hongrois István Nemere, publiée en 1986. Dans sa nouvelle, un terroriste et son ennemi, un soldat du contre-terrorisme, sont cryogénisés et réveillés au 22ème siècle et découvrent que la violence a été éradiquée de la société. Nemere a même déclaré qu’un comité a prouvé que 75% du film est identique au livre et qu’après la chute du Rideau de Fer, plusieurs autres auteurs d’Europe de l’Est ont été plagiés par Hollywood, dommage…