vendredi 22 avril 2016

Apparences (2000) - Le silence des agneaux (1991)

J’avais déjà évoqué dans des post précédents les films angoissants, oppressants, voir même terrifiants comme Arlington Road (cassette 141), Copycat (cassette 109) ou Scream (cassette 123). Et là, au hasard des enregistrements, cette cassette 143 contient 100% de films (soit 2…) satisfaisant à ces descriptifs.
Alors non, je ne suis pas forcément un habitué du cinéma d’horreur (ces films n’en font pas partie de mon point de vue), mais une petite angoisse de temps en temps histoire de faire monter l’adrénaline n’est pas pour me déplaire.






Norman et Claire Spencer habitent depuis peu dans une grande maison dans le Vermont. Leur fille, Caitlin, est partie faire ses études à l'Université. Norman est un célèbre scientifique qui fait beaucoup de recherches et de conférences. Peu avant leur déménagement, Claire a subi un accident qui lui provoque des troubles de la mémoire. Quand Claire est seule à la maison, des mystérieux événements se produisent. Claire croit d'abord que leur voisin, Warren, a tué sa femme, Mary, et que cette dernière vient la hanter. Mais Warren lui présente sa femme. Claire est-elle devenue folle ?


Ce film est réalisé par Robert Zemeckis, bien connu pour Retour vers le futur (1985) et Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988), films familiaux, grand public avec un humour bien servi. Tout l’inverse du présent film basé sur un scénario de Clark Gregg (le Phil Coulson, agent du SHIELD, dans plusieurs films de l'univers Marvel), son premier, et d'après une histoire qu’il a écrit avec Sarah Kernochan. Le film est produit par DreamWorks SKG, 20th Century Fox et ImageMovers, ce dernier étant fondé par Robert Zemeckis en 1997 et Apparences est son premier film.
Monsieur et madame Spencer sont interprétés par Harrison Ford et Michelle Pfeiffer. Ils sont secondés par Joe Morton, le Dr Miles Bennett Dyson dans Terminator 2 : Le Jugement dernier (1991). A  noter que Harrison Ford et Michelle Pfeiffer étaient les premiers et uniques choix de Robert Zemeckis pour les rôles principaux. Heureusement qu’ils ont accepté ! Le tournage s'est déroulé du 23 août 1999 à décembre 1999 : le tournage d'un autre film de Robert Zemeckis, Seul au monde (2000), était alors en pause pendant un an pour permettre à son acteur principal, Tom Hanks, de perdre du poids et de se laisser pousser la barbe.

Même si ce n’est pas un film culte, il est quand même assez sympa et surtout, Harrison Ford est à contre-emploi par rapport à ses rôles habituels. Rien que pour ce dernier point, il est intéressant à voir.
De plus, l’ambiance du film monte crescendo et la maison dans laquelle se déroule l’histoire semble évoluer, un peu comme dans Shining (1980). Le chef décorateur, Rick Carter, a déclaré que la résidence Spencer est, à première vue, la maison parfaite d'un couple parfait, mais au fil de l'histoire, elle revêt un aspect de plus en plus inquiétant : chaque détail a été longuement peaufiné. Par exemple, une nuance précise de bleu a été utilisée, plaisante et lumineuse mais qui pouvait aussi générer l'angoisse sous certains éclairages.



Un psychopathe connu sous le nom de Buffalo Bill sème la terreur dans le Middle West en kidnappant et en assassinant de jeunes femmes. Clarice Starling, une jeune agent du FBI, est chargée d'interroger l'ex-psychiatre Hannibal Lecter. Psychopathe redoutablement intelligent et porté sur le cannibalisme, Lecter est capable de lui fournir des informations concernant Buffalo Bill ainsi que son portrait psychologique. Mais il n'accepte de l'aider qu'en échange d'informations sur la vie privée de la jeune femme. Entre eux s'établit un lien de fascination et de répulsion.


Ce film est adapté du livre éponyme de Thomas Harris, second tome de sa tétralogie sur Hannibal Lecter, qui s'inspira de trois tueurs en série : Ted Bundy, Gary Heidnick et Ed Gein pour créer le personnage de Buffalo Bill. Le scénario est de Ted Tally et la réalisation est de Jonathan Demme. C'est l'acteur Gene Hackman qui détenait les droits du film et qui désirait diriger et jouer dans le film, mais il changea d'avis après la première lecture du scénario de Ted Tally qu'il considéra comme trop violent.
Par contre, Jodie Foster, Anthony Hopkins et Scott Glenn jouent dans le film et ont eu raison. Ce film est, avec New York-Miami (1934) et Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975), le seul à avoir obtenu la quinte majeure aux Oscars : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice et meilleur scénario adapté. Oscar du meilleur acte décerné à Anthony Hopkins alors qu'il n'apparaît que seize minutes dans le film (rôle le plus court dans l'histoire de cette catégorie) !

Ce film est un classique incontournable, faisant même partie du National Film Registry (archive de films conservés à la Bibliothèque du Congrès). Il faut néanmoins avoir le cœur bien accroché pour le voir même s’il n’est pas gore mais l’ambiance qui règne est très lourde. Les 5 Oscars sont largement justifiés même si la seule incohérence du film, selon les agents du FBI dépêchés auprès de la production, réside dans le fait qu'une stagiaire (Starling) se retrouve sur une mission aussi délicate et dangereuse.