jeudi 29 septembre 2016

Batman, le défi (1992) - Un jour sans fin (1993)


Comme déjà évoqué précédemment, la liste comprend 153 cassettes et le choix des post ne se fait pas dans un ordre croissant de numérotation. En général, la sélection de la cassette présentée se fait suivant les critères suivants:
  • Intérêt du ou des films, 
  • Souvenirs plus ou moins présents, 
  • Faible nombre de rediffusion télé.
Cette cassette numéro 6 comporte à mon sens 2 films injustement peu connus et diffusés alors qu’ils sont très bons.






Non seulement Batman doit affronter le Pingouin, monstre génétique doté d'une intelligence à toute épreuve, qui sème la terreur mais, plus difficile encore, il doit faire face à la séduction de deux super-femmes, la douce Selina Kyle et la féline Catwoman qui va lui donner bien du fil à retordre. Si Bruce Wayne apprécie Selina, Batman n'est pas insensible au charme de Catwoman.


Ce film est le deuxième Batman réalisé par Tim Burton, après celui de 1989, même s'il ne souhaitait pas rempiler pour un second opus. En plus, comme il n'aime pas faire de suite, il a décidé d'orienter ce second opus de façon à ce que les références au premier volet soient retirées, comme par exemple Vicki Vale (Kim Basinger) qui a purement et simplement été évincée, même si Bruce Wayne en discute rapidement avec Selina Kyle et Alfred.
Le scénario original est de Daniel Waters (d'après une histoire co-écrite avec Sam Hamm) mais il a été réécrit par Wesley Strick (en tant que script doctor) selon les exigences de Tim Burton. A noter que les producteurs avaient réussis à convaincre Tim Burton de faire cette suite en lui donnant une totale liberté : le cinéaste décida alors de supprimer le personnage de Robin que le studio souhaitait inclure, ainsi que le personnage d'Harvey Dent, remplacé par celui de Max Shreck. La musique est du célébrissime Danny Elfman.
Les personnages sont joués par Michael Keaton, Danny DeVito, Michelle Pfeiffer (Annette Bening étant tombée enceinte) et Christopher Walken. Le nom du personnage interprété par ce dernier (ainsi que son maquillage) est un hommage au cinéma expressionniste allemand et à l'acteur Max Schreck, interprète de Nosferatu le vampire (1922).

Pour tout dire, je ne me rappelle pas dans le détail les 2 films de Tim Burton mais j’en ai globalement un très bon souvenir : sombre et tendre. Ce deuxième opus est plus coloré (ambiance noël et papiers cadeaux) et comporte beaucoup plus de scènes de combat et d’explosions. Plusieurs associations parentales (américaines ?) ont d’ailleurs dénoncé la violence et les allusions sexuelles du long-métrage. Ce qui est intéressant, c’est que le personnage secondaire du Joker fait place cette fois-ci à trois personnages bien différents mais complémentaires (voir l’alliance qu’ils font à un moment). De mémoire, la Batmobile est un peu plus présente et comporte plus de gadget.
Malheureusement, le film ne génèrera « que » 270 millions de dollars de recettes dans le monde pour un budget de 80 M$, contre 400 M$ de recette et un budget de 35M§ pour le premier. Le studio Warner considérant cet opus comme un semi-échec et jugeant trop sombre la vision du cinéaste, il décidera de changer totalement de registre et d'évincer Tim Burton pour le troisième volet, lui préférant Joel Schumacher.
Côté technique, Batman, le défi fut le tout premier film à utiliser la technologie Dolby Digital lors de sa sortie au cinéma. Le son Dolby Digital inclut plusieurs technologies (ou formats multicanal) qui comprennent le Dolby Digital (5.1), le Dolby Digital EX (6.1), le Dolby Digital Live, le Dolby Digital Surround EX, le Dolby Digital Plus, le Dolby TrueHD. Le format 5.1 durera jusqu’en 1999 et le premier film Home theater compatible Dolby digital a été Danger immédiat (1994) au format Laserdisc en 1995.




Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l'on fête le « Groundhog Day » : « Jour de la marmotte ». Dans l'impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d'intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la veille et réalise qu'il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février...


Ce film est encore réalisé par Harold Ramis comme Mes doubles, ma femme et moi (1996) dont nous avons déjà parlé. Le scénario est de Danny Rubin (qui n’a fait que 4 films, celui-ci compris et étant le plus connu) et Harold Ramis. Les acteurs principaux sont Bill Murray, Andie MacDowell et Chris Elliott (le Dom Woganowski dans Mary à tout prix (1998)). En acteur secondaire notable, il y a Brian Doyle-Murray, le frère de Bill Murray, interprétant Buster, le maire de la ville.

Je trouve cette comédie très bien faite et rondement menée. Le personnage de Bill Murray cherchant à évoluer pour se sortir de cette spirale infernale est intéressant et assez complet. Cette évolution de soi est à rapprocher de la philosophie boudiste à laquelle Ramis adhérait et qui expliquait qu’il fallait 10000 ans à une âme pour évoluer et passer au stade supérieur. Néanmoins, en 2014, le site web WhatCulture a combiné diverses hypothèses temporelles et a estimé que Phil a passé 12395 jours (un peu moins de 34 ans) à revivre ce Jour de la marmotte. A noter que le Groundhog Day existe à Punxsutawney (bien que le film soit tourné à Woodstock dans l'Illinois) et tous les détails sont donnés dans la page Wiki.
Ce film a reçu un accueil critique très favorable, et a été inscrit au National Film Registry en 2006 (comme Le silence des agneaux (1991) en 2011). Par contre, le distributeur (Columbia Pictures) semblait mettre peu d'espoir dans ce film car il sortit en salle aux États-Unis au mois de février 1993, une des périodes les plus creuses de l'année, et fin juillet en France, qui était à l'époque la période de plus basse fréquentation et de moindre exposition annuelle.
Pour finir, il est amusant de savoir qu’aux États-Unis et, dans une moindre mesure, dans d'autres pays anglophones, l'expression « Groundhog Day » est entrée dans l'usage commun comme une référence à une situation désagréable qui se répète sans cesse.

mardi 20 septembre 2016

Hot Shots! (1991)

Suite à mon dernier post, je me suis dit « Tient, c’est vrai que Charlie Sheen était la super star de la fin des années 80, début 90. Et puis, après cette période, il m’a semblé disparaitre à part quelques séries et films moyens ». Heureusement, Wikipédia m’a rassuré et m’apprit qu’il a continué à tourner jusqu’en 2013. Dans les années 90, toute sa carrière s'annonçait tracée et il était promis à un avenir cinématographique aussi brillant que celui de stars comme Tom Cruise ou Sean Penn. Mais ses graves problèmes d'alcool et de drogue ainsi que sa réputation d'homme à femmes vont ternir cet avenir. Mais revenons à sa période fast du cinéma avec cette cassette 29.





Le lieutenant Sean « Topper » Harley est un pilote de chasse talentueux, mais complexé par le souvenir de son père qui jadis aurait été responsable de la mort de son coéquipier lors d'une mission aérienne. Retiré du monde dans un village indien, il est recruté par le commandant Block pour une délicate mission au Proche-Orient.


Ce film est réalisé par Jim Abrahams qui coréalisa Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980) avec David Zucker et Jerry Zucker : le collectif ZAZ (déjà vu ici  et ici). Comme sur Y a-t-il un pilote dans l'avion ?, Jim Abrahams a participé à l’écriture du scénario avec la collaboration de Pat Proft qui a travaillé sur les séries Police Academy et les 3 derniers Scary Movie (dans lesquels joue Charlie Sheen…). Les acteurs principaux sont Charlie Sheen, Cary Elwes, Valeria Golino et Lloyd Bridges.

Ce film parodie beaucoup de films connus en suivant essentiellement une trame similaire à celle de Top Gun (1986). Comme pour tous les films du collectif ZAZ, Hot Shots! est un film plein de clowneries ne faisant pas dans la dentelle, au rythme de cinq gags à la minute (à chercher aussi au second plan) grâce à des personnages tous plus loufoques les uns que les autres. Par exemple, l'amiral Benson (joué par Lloyd Bridges) n'appelle jamais le commandant Block par le même prénom et ce tout au long du film. En tout cas, j’ai souvenir d’avoir bien rigolé et j’ai quelques scènes en tête : le combat à la Rambo, le chauffeur de limousine, les poules en tir à l’arc (à moins que ce ne soit le 2)… Bref, le film plaira surtout à ceux qui ont le rire facile même si une cette surdose d’humour peut finir par ne plus faire rire du tout. A noter que le générique final est tout aussi décalé et comique car il contient entre autre :

  • des recettes de cuisine.
  • une liste de choses à faire après avoir vu le film comme aider quelqu'un à apprendre à lire, apprendre à quelqu'un à utiliser un ordinateur, organiser un programme de fitness, visiter une laiterie et voir comment le lait est manipulé et préparé pour la livraison...
  • le message « Si vous étiez parti au début du générique vous seriez déjà chez vous » à la fin.
En tout cas, Hot Shots! est un gros succès au box-office en 1991 : pour un budget de 26 millions de dollars, il en rapporte 181 millions dans le monde. C’est donc pourquoi en 1993 une suite intitulée Hot Shots! 2 est sortie au cinéma, toujours réalisé par Jim Abrahams et avec Charlie Sheen, Lloyd Bridges et Valeria Golino reprenant leur rôle. Pour l’anecdote, le nom Topper Harley est un clin d'œil au scooter Harley-Davidson Topper, produit par la marque dans les années 1960.
Concernant les effets spéciaux du porte-avions, il faut savoir que c’est en fait un décor construit au flanc d'une colline au bord de la mer près d'un établissement militaire désaffecté du Maryland et que certaines images proviennent des films Nimitz, retour vers l'enfer (1980) (avec Martin Sheen) et Le Vol de l'Intruder (1991) (même si ces films ne sont pas produits par 20th Century Fox).

jeudi 15 septembre 2016

Cliffhanger (1993) - La relève (1990)

Des fois, le meilleur côtoie le pire et sur cette cassette numéro 15, et d’après les critiques c’est le cas. Le premier film a permis à un acteur dans la tourmente de redorer son blason de star d’action movie tandis que le deuxième film est considéré par certains comme le pire film réalisé par un célèbre réalisateur… Pour ma part, j’aime les deux même avec un affect particulier pour le deuxième (une petite madeleine de Proust).





Gabe Walker, guide de haute montagne et secouriste dans les montagnes Rocheuses, part à la recherche de son ancien ami Hal Tucker, blessé et coincé avec sa petite amie au sommet d'un pic. Lors de l'intervention, un incident inattendu provoque la chute mortelle de la jeune femme. Traumatisé, et se sentant responsable, Gabe quitte la région et décide d'abandonner le métier de guide.
Huit mois plus tard, un avion fédéral piraté s'écrase dans la montagne. Hal Tucker est contacté par les survivants et part à leur rencontre. Gabe, qui est revenu chez sa copine pour prendre des affaires, est mis au courant de la situation par cette dernière et décide d'aller aider Hal. Mais lorsqu'ils arrivent sur les lieux, ils se retrouvent pris en otage par les rescapés mal intentionnés qui veulent récupérer trois valises…


Le titre entier du film lors de sa sortie en France est Cliffhanger : Traque au sommet (avec ce titre secondaire pour bien attirer le spectateur car la traduction est impossible). La réalisation est de Renny Harlin qui fut considéré comme l'un des nouveaux spécialistes du film d'action dans les années 90 : 58 minutes pour vivre (1990), L'Île aux pirates (1995) même si ce fût un flop monumental, Au revoir à jamais (1996) ou Peur Bleue (1999).
Le scénario est de Michael France et de Sylvester Stallone (il a même scénarisé 22 films), d'après le nouvelle Rogue’s Babylon de John Long. Michael France est connu pour avoir scénarisé les films Goldeneye (1995) et plusieurs adaptations de bande-dessinées en films comme Hulk (2003), The Punisher (2004) et Les Quatre Fantastiques (2005). Pour info, John Long est un grimpeur et auteur américain dont les histoires ont été traduites en plusieurs langues. Les acteurs principaux sont Sylvester Stallone, John Lithgow (Christopher Walken ayant été le premier choix pour incarner Eric Qualen), Michael Rooker et Janine Turner.
Le film a été présenté hors compétition en avant-première au Festival de Cannes en 1993. Il marque le retour sur le devant de la scène de Sylvester Stallone en cette année 1993 (avec aussi le film Demolition Man) qui venait de subir plusieurs échecs retentissants dans la comédie. Le film a été nommé 3 fois aux Oscars : meilleurs effets visuels, meilleurs effets sonores et meilleur son. Le film a même été inscrit au Guinness Book of World Records pour la cascade aérienne la plus chère jamais réalisée. Le cascadeur Simon Crane a été payé 1 million de dollars pour réaliser la scène de transfert aérien entre les deux avions à 15000 pieds (4600m).
A l’origine, le film était NC-17 aux Etats-Unis (interdit aux moins de 18 ans) à cause des scènes de violence qui ont dut être coupées pour obtenir la classification R (enfants de moins de 17 ans devant être accompagné par un adulte). Les scènes manquantes sont visibles sur le Net mais la qualité est faible car provenant du workprint VHS et donc avec le timecode.

Je trouve le film assez sympa essentiellement grâce aux nombreuses scènes de montagne et aériennes et, malgré quelques prouesses scénaristique, on passe un bon moment : on a l’impression de prendre un bon bol d’air. Si vous voulez vous immerger réellement dans le film, vous pourrez vous rendre à Cortina d'Ampezzo, dans les Dolomites en Italie où les scènes de montagne ont été entièrement tournées ou faire la via ferrata Ivano Dibona, sur la montagne Cristallo. A moins que vous ayez le vertige comme Sylvester Stallone. Pour la petite anecdote, un jour qu’il s'apprête à faire une cascade de saut dans le vide, l’équipe ne s’est rendu compte qu'au dernier moment qu'il n'est pas sanglé !






David Ackerman, une jeune recrue de la police de Los Angeles doit prendre la relève d'un policier fraîchement décédé et faire équipe avec Nick Pulovski, un vétéran aux méthodes peu orthodoxes. Ensemble, ils s'attaquent à un gang de voleurs de voitures dirigé par un certain Ström.


Film sorti 3 ans avant le précédent, c’est une réalisation de Clint Eastwood d’après un scénario de Boaz Yakin et Scott Spiegel. Ces deux derniers ont travaillé au scénario de 10 films chacun, et n’ont qu’une deuxième collaboration en commun, Une nuit en enfer 2 : Le Prix du sang (1999) de Scott Spiegel ! Le film aurait dû se réaliser en 1988 mais la grève de la Screen Actors Guild l'a remis en cause Le projet a été relancé quelques années plus tard, Clint Eastwood acceptant de le réaliser à condition que la Warner finance son précédent film, Chasseur blanc, cœur noir, sorti quelques mois plus tôt.
Les rôles principaux sont joués par Clint Eastwood, Charlie Sheen, Raúl Juliá (La Famille Addams (1991) ou Street Fighter (1994)) et Tom Skerritt (Alien, le huitième passager (1979), Et au milieu coule une rivière (1992)). Durant la phase initiale de production, Charlie Sheen étant empêtré dans des problèmes d’alcool et de drogue, Clint Eastwood le pris sous son aile telle une figure paternelle pour qu’il y adopte un comportement adapté et responsable.

Alors oui, ce film est encore un buddy movie comme il en sortait à la pelle dans les années 90 mais on retrouve Clint qui est toujours impeccable et donc c’est au moins une bonne raison de le voir. En plus, son personnage ressemble à son personnage Harry Callahan qui a aussi pour réputation de voir ses partenaires se font tuer ou blesser. Je me rappelle de certaines cascades voiture impressionnantes et de quelques punchlines genre : « Il doit y avoir un millions de raisons pour je j’arrête cette saloperie, mais là j'en vois aucune » (en parlant du cigare) ou « Si tu veux une garantie, achète-toi un grille-pain ! ». Au final, c’est un film nerveux et très divertissant. Une novellisation du film est même sortie en Janvier 1991, écrite par Tom Philbin et distribuée par Warner Books.
Malheureusement, le film a reçu une majorité de critiques négatives et le succès de Maman, j'ai raté l'avion sorti 3 semaines plus tôt lui fit de l’ombre. De plus, certains critiques se sont interrogé sur le fait que Eastwood utilise des acteurs hispaniques (Juliá and Braga) pour interpréter des allemands (en VO car en VF je ne sais plus ce que ça donne).
Coté anecdotes, il est dit que Clint Eastwood a quitté le tournage pendant 5 jours, pour assister à la projection de son film précédent Chasseur blanc, cœur noir au festival de Cannes 1990 et que cet arrêt de la production aurait couté 1 500 000 $. Lorsque la femme de David Ackerman se fait agresser à son domicile, on peut voir sur la télévision renversée quelques images d'un vieux film noir et blanc avec une grosse araignée velue et très méchante : il s'agit de Tarantula ! (1955), première apparition de Clint Eastwood au cinéma.